Plusieurs formalités sont à accomplir dans le but de constituer une EURL : domicilier l’entreprise, trouver une dénomination sociale, désigner un commissaire aux apports, rédiger des statuts, publier un avis de création de société et déposer une demande d’immatriculation. Entreprises-et-droit vous les détaille ici et répond à la question : Comment constituer une EURL ?
Concrètement, voici les étapes qui permettent de procéder à la constitution d’une EURL :
- Vérifier la réunion des conditions requises pour constituer l’EURL
- Choisir la dénomination sociale de l’EURL
- Domicilier l’EURL ou trouver un siège social
- Fixer la durée de l’EURL
- Déterminer le montant des apports à l’EURL
- Rédiger des statuts d’EURL
- Publier un avis de création d’EURL dans un journal spécial
- Déposer un dossier de création au CFE
Vérifier que toutes les conditions requises pour constituer l’EURL soient réunies
En principe, toute personne peut devenir associée unique d’une EURL, quelle que soit sa nationalité ou son âge (des atténuations existent, notamment pour les mineurs non émancipés ou les personnes placés sous des mesures de protection). Par ailleurs, aucune incapacité particulière n’interdit de devenir associé d’une EURL.
En revanche, des conditions particulières peuvent être instituées en cas d’exercice d’une activité réglementée et notamment celles ayant trait à un diplôme ou à une qualification professionnelle. Un agrément est parfois nécessaire.
Choisir la dénomination sociale de l’EURL
L’EURL doit avoir une dénomination sociale, c’est-à-dire un nom permettant de la distinguer. Il est recommandé de s’assurer auprès de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle) que cette dénomination n’ait pas déjà été choisie ou qu’elle n’ait pas fait l’objet d’une protection. Il est possible de la protéger à son tour, de la même sorte.
Domicilier l’EURL ou trouver un siège social
Comme toute autre société, L’EURL doit choisir un siège social. Il peut être fixé, sous certaines conditions, au domicile du gérant ou dans un autre local loué ou acheté. Lorsqu’elle n’est pas autorisée par la Loi ou des clauses contractuelles, elle est possible pour une durée limitée de 5 ans à compter de l’immatriculation. Il est également possible d’avoir recours à une société de domiciliation ou à une pépinière d’entreprise.
Quoiqu’il en soit, l’occupation régulière des locaux doit être prouvée (à l’aide d’une quittance de loyer, d’une copie du bail commercial, d’une copie du contrat de domiciliation, de facture d’électricité, etc.).
Fixer la durée de l’EURL
L’associé unique doit fixer la durée de vie de son EURL. Cette donnée prend généralement la forme d’un nombre d’années. Dans ce cas, elle ne peut dépasser 99 ans.
La Loi prévoit la possibilité de la renouveler. Cette prorogation ne peut toutefois avoir lieu de façon automatique. C’est à l’associé unique qu’il revient de prendre la décision de poursuivre l’activité de la société ou de l’arrêter lors de l’arrivée du terme.
L’associé peut également déterminer une date de fin de vie pour son EURL (date calendaire). Il a également la faculté de décider que la société disparaîtra lors de la survenance d’un événement préalablement défini.
Déterminer le montant des apports à l’EURL
Pour constituer le capital de son EURL, l’associé unique va effectuer des apports. Il en existe de trois formes :
- les apports en numéraire : il s’agit d’apporter une somme d’argent qui sera incorporée au capital et constituera notamment une partie de la trésorerie de départ ;
- les apports en nature : dans ce cas, l’associé apporte un bien (matériel, voiture, immeuble) dont la valeur sera ajoutée au capital social et que l’EURL pourra utiliser ;
- Et les apports en industrie : ce type d’apport est assez rare en principe puisqu’il consiste, pour l ‘associé unique, à mettre à disposition de son EURL ses connaissances ou des services particuliers (il n’est pas inclus dans le capital social).
Les apports en nature doivent faire l’objet d’une évaluation par l’associé unique. Celle-ci doit être vérifiée par un commissaire aux apports, sauf si :
- Aucun apport en nature n’est supérieure à 30 000 € et la valeur de tous les apports en nature est inférieure à la moitié du capital social ;
- Ou si l’associé unique exerçait son activité en nom propre (EIRL ou entreprise individuelle) avant la création de son EURL et l’élément qu’il apporte figurait au bilan de son dernier exercice comptable.
En cas de dispense de recours à un commissaire aux apports ou en cas de surévaluation de la valeur des apports, l’associé unique sera responsable, envers les tiers et pendant 5 années, de la valeur qu’il leur a attribuée.
Enfin les apports en numéraire doivent être déposés auprès d’une banque, chez un notaire ou à la caisse des dépôts et consignations (une mention spéciale doit être insérée dans les statuts).
Rédiger des statuts d’EURL
L’associé unique doit ensuite rédiger des statuts d’EURL devant contenir un certain nombre de mentions obligatoires regroupées dans des clauses statutaires :
- La forme juridique (SARL unipersonnelle),
- La durée de l’EURL,
- L’objet social,
- La dénomination sociale,
- Le siège social,
- Le montant du capital social et, le cas échéant, la variabilité du capital social,
- L’évaluation des éventuels apports en nature (un par un),
- Le dépôt des fonds liés aux apports en numéraire à l’EURL,
- Les modalités de souscription des parts sociales rémunérant un apport en industrie,
- La répartition et la libération des parts sociales,
- L’éventuelle option pour le régime de l’impôt sur les sociétés (par défaut, une EURL relève de l’impôt sur le revenu).
Les statuts peuvent également contenir des clauses facultatives relatives :
- À la nomination du gérant de l’EURL (il vaut mieux le désigner dans un acte séparé),
- Au fonctionnement du compte courant d’associé,
- Aux dates d’ouverture et de clôture de l’exercice comptable,
- Aux modalités de passage de l’EURL à la SARL pluripersonnelle,
- Ou encore au décès de l’associé unique.
Un état des actes accomplis au nom et pour le compte de la société en formation peut être dressé afin que les actes contractés par l’associé unique pendant la période de formation de l’entreprise soient repris par la société.
Une fois rédigés, les statuts doivent être signés. L’enregistrement dans le mois qui suit leur signature auprès du service des impôts des entreprises compétent n’est plus obligatoire depuis le 1er juillet 2015.
Publier un avis de création d’EURL dans un journal spécial
L’associé unique doit avertir les tiers de la création de son EURL. Pour cela, il convient de publier un avis de création d’EURL dans un journal spécialement habilité : un journal d’annonces légales (JAL). Cet avis doit contenir des mentions spéciales :
- Modalités de rédaction des statuts (acte notarié ou écrit sous seing privé) et date de signature ;
- Dénomination sociale ;
- Forme juridique ;
- Montant du capital social ;
- Adresse du siège social ;
- Objet social (résumé concis de l’objet social) ;
- Durée ;
- Nom, prénom et domicile du gérant ;
- Greffe du tribunal où la société qui réalisera l’immatriculation de l’EURL.
Déposer un dossier de création au CFE
Il s’agit de la dernière étape pour constituer une EURL. Elle consiste à rassembler un certain nombre de pièces justificatives et les déposer au greffe du tribunal de commerce ou au centre de formalités des entreprises (CFE) pour demander l’immatriculation de la société :
- Un exemplaire des statuts certifiés conformes et signés par l’associé unique,
- Un exemplaire de l’acte nommant le gérant (lorsque sa nomination n’a pas lieu dans les statuts),
- Une copie d’une pièce d’identité du gérant (passeport, carte nationale d’identité, titre de séjour),
- Un exemplaire du rapport du commissaire aux apports (le cas échéant),
- Un formulaire M0 complété et signé,
- Une attestation de parution dans un journal d’annonces légales,
- Un justificatif de l’occupation du local,
- Une déclaration sur l’honneur de non condamnation du gérant,
- Une attestation de filiation,
- Et un chèque pour le règlement des formalités à l’ordre du greffe du tribunal de commerce.
La demande d’immatriculation de l’EURL peut aussi s’effectuer en ligne. Une fois le dossier complet déposé au CFE, ce dernier délivre un récépissé de dépôt de dossier de création d’entreprise, et enfin un extrait K-bis.